Les dunes du Pylat
C'est la blancheur au loin qui signe sa présence,
Tel un vaisseau planté sur les rives du ciel.
La dune se déroule et livre son aisance
Déposant sur le sol son lit d'or et de miel.
Les pins sont engloutis dans sa langue mouvante
Puisqu'elle avance encore et gagne l'horizon.
Elle assaille toujours et sème l'épouvante
Car son ombre se trouve au seuil d'une maison.
Son chemin se poursuit car le vent de mer pousse,
Il grignote sans cesse en ciselant ses flancs.
Il caresse son pied, déposant une mousse,
Et s'enfle sur les mâts de ces voiliers tous blancs.
Elle est née de cristaux, tous petits grains de sable,
Et l'aiguille du temps a grandi son décor.
Elle enferme peut-être un antre insaisissable
Dont la porte se ferme à l'ivoire d'un corps.